Selon la saisine, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) est une maladie vectorisée par les tiques, potentiellement grave chez l’être humain, présente en Europe de l’Est et, depuis une dizaine d’années, en Espagne. Les espèces vectrices du genre Hyalomma sont présentes en Corse et sur le littoral méditerranéen. La transmission par les fluides biologiques est également mentionnée. Dans le cadre de son mandat auprès de la DGAL pour surveiller les maladies animales ou les zoonoses exotiques émergentes en France, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique (CIRAD) a prélevé, sur des bovins d’élevage des Pyrénées-Orientales, des tiques du genre Hyalomma chez lesquelles a été mis en évidence, en octobre 2023, le génome du virus de la FHCC. Les prévalences d’infection de ces tiques sont telles qu’elles suggèrent bien une circulation locale du virus de la FHCC. De surcroît, ces prévalences sont en complète cohérence avec les enquêtes sérologiques menées depuis 2018 dans la même zone, en particulier sur des bovins. Dans ce contexte, l’avis de l’Anses est sollicité pour : • proposer « des recommandations de prévention à destination des éleveurs de ruminants, intervenants en élevage et vétérinaires, des personnels des abattoirs et des chasseurs, ainsi que des agents du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire en charge de l’inspection des abattoirs, au regard du risque d’infection par les fluides d’animaux virémiques. Ces recommandations porteront sur les mesures à appliquer selon les activités, les espèces animales concernées, les périodes à risque et les secteurs géographiques concernés. » Il est demandé de proposer « en particulier des mesures de réduction du risque lié aux fluides biologiques des animaux virémiques tout au long du processus d’élevage et en abattoir ». Il est également demandé de se prononcer « sur l’efficacité des options envisagées au regard du risque et leurs effets collatéraux ». • établir « une synthèse des zones et des périodes à risque au regard des différentes voies de transmission virale à l’humain, en s’appuyant notamment sur des données de surveillance acarologique, de sérologie et virologie animale et, le cas échéant, de sérologie humaine autour des élevages séropositifs ». [Saisine liée n°2020-SA-0039]